La Terre tourne

Un sentiment creux me heurte quand je trouve un journal d’écriture où j’ai misérablement échoué à mes objectifs. Avec enthousiasme, j’avais daté la première page du 7 août. Ce premier billet quotidien lançait le bal pour un effort de création soutenu pendant un mois. Finalement, j’ai réussi à noircir une maigre poignée de pages.

Résignée, j’avance de quelques feuilles vides, et j’inscris la date d’aujourd’hui. Je tente de ne pas songer aux jours, aux semaines qui se sont éclipsées de mon carnet de notes. On ne peut qu’aller de l’avant, pense l’aspirante écrivaine déterminée.

Les textes ne viennent pas seuls, je dois prendre le temps de leur donner une forme. Attendre le moment d’inspiration c’est comme fixer le chaudron pour que l’eau atteigne plus rapidement le point d’ébullition. Même quand les pages restent blanches, les méninges continuent de tourner.

Un an plus tard, après la première cuvée de billets sur ce chantier créatif, je remets le compteur à zéro.